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[° Rêveries, chocolat and rock'n'roll °]
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12 novembre 2009

Journal d'une jeune fille paumée

Chapitre 3 : Biographie d'une enfance comme les autres :

Elie a 17 ans, née dans une famille bien sous tout rapport, une famille aisée, une famille de la haute comme on dit. Ou presque, pas de la haute bourgeoisie mais bien née quand même.
Née le 14 juillet. Petite elle croyait, que le feu d'artifice était un cadeau pour elle. Après 5 ans, elle a vite déchantée. Et le reste ne lui a pas prouver le contraire. Personne ne lui fêtait son anniversaire, pas ses amis, le peu qu'elle eut. Car après tout, en plein été, à quoi bon ? Pas de fête d'anniversaire non plus. Ou presque. Heureusement, elle avait ses amis de l'été, ceux qui sont en quelque sorte vrais. Mais là n'est pas la question.
Elle s'est toujours sentie différente. En bref, un cancer, une plaie, avait-elle un jour entendu, alors qu'elle n'avait que 6 ans. Un enfant désiré ? Non, dès ces 6 ans, même si à cet âge-là elle n'a pas bien compris la signification de ce que disait son père, elle a su que c'était un accident, qu'ele était un accident.
Déjà deux frères et soeurs, Constant, un docteur de 18 ans sont aîné, chirurgien. Et Victoire, sa sœur, de presque 17 ans son aînée, soit quasiment 34 ans.
Un accident, un imprévu, une erreur. Un jour, ayant entendu une histoire similaire, elle alla même jusqu'à se demander si sa sœur n'était pas... Aux vues des ressemblances frappantes entre les deux jeunes filles, cela l'avait mise dans la plus grande confusion. Toutes deux ressemblent à leur mère, où l'on voyait au travers du visage de l'aînée, le menton et le front de leur père, dans le visage d'Elie semblait être la partie de quelqu'un d'autre. D'ailleurs, elle ne ressemblait que peu à son frère, qui tenait tout de leur père. Leur père... Elle ne se retrouvait pas dans son père, ce père absent, jamais présent pour elle, pour les spectacles de danse, les kermesses... Ou très peu là pour elle, ayant accepté peu après sa naissance de fortes responsabilités : diriger une entreprise de taille mondiale, la filiale France, ce n'est pas donné à tout le monde. D'ailleurs, parfois Elie se demandait s'il n'avait pas accepté exprès ce poste, lui qui avant, comme le racontaient Constant et Victoire était plus présent. Ce genre de choses fait mal, très mal. Mais on s'y habitue, comme à tout.
Physiquement parlant, Elie était mince, assez grande, 1m75, élancée, élégante, les cheveux longs, lui arrivant jusqu'au creux des reins, dégringolant en dégradé, oscillant au rythme des saisons entre le châtain et l'auburn. Ses yeux étaient verts, d'un vert clair qui fut bleu pendant un temps et dedans on pouvait y lire une certaine gravité, chose qu'on ne devrait pas lire dans le regard d'une gamine de 17 ans... Contrairement à sa sœur, elle avait un nez légèrement plus fin, des taches de rousseur le parsème.
Les gens la considéraient comme belle, même si elle ne se retrouvait pas dans cette description. Enfance "normale", même si elle ne prononça pas un mot avant la fin de ses 4 ans où elle délia enfin sa langue, les mots absorbés depuis tant d'années le la lui brûlant. Son premier mot fut insatisfaction. Cela en disait déjà long sur elle.
Elle fréquenta les mêmes écoles que son frère et sa sœur, des écoles privées, pas catholiques, mais presque. Des écoles pour privilégiés, où il faut montrer patte blanche pour entrer.  Être racée... Bien qu'elle ne parla que tard, la petite Elie savait très bien se faire comprendre. Dès ses 3 ans, quand Constant lui offrit une boîte de crayons de couleur, qui mise à la verticale était plus grande qu'Elie, elle se mit à dessiner et ne lâcha plus ses crayons. Chacun de ses professeurs, que cela soit en maternelle ou maintenant au lycée ne pu que remarquer le talent qui l'habitait.
Depuis l'âge de 3 ans, elle crayonnait. Dans le malheur de son accident, elle fut soulagée de voir que son "bras créateur", celui qui s'exprimait ne fut pas touché. A chaque fois qu'elle le pouvait, elle crayonnait, griffonnait, aussi loin qu'elle se souvienne, ses cahiers d'école étaient remplis de dessins, dans les coins, dans la marge... Cela énervait ses professeurs, mais à chaque fois qu'ils la prenaient sur le fait, lui demandant de répéter ce qu'ils expliquaient, elle leur retranscrivait mot pour mot leurs paroles, à leur plus grand étonnement, étonnement partagé par les élèves qui ne voyaient là qu'une jeune fille ailleurs, quasiment en transe.
Évidemment, elle passait le plus clair de son temps à dessiner, ce qui ne lui valut que peu d'amis, quelques connaissances au lycée. Des abrutis, pseudos artistes en mal de vivre ont bien essayer de copiner avec elle, en vain, devant son refus de se socialiser devant cette foule pleine de bêtises, comme elle aimait à les décrire, ils lui créèrent même une réputation de "cas social", disant même d'elle, qu'elle était un peu autiste. Ce n'était pas le cas et elle s'en foutait royalement, comme elle se foutait royalement du reste du monde, enfin du petit monde qu'était le lycée.

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